Les chefs d’Etat et de gouvernement ont présenté un front sans faille en soutien à l’Ukraine menacée par la Russie. Ils n’ont en revanche pu s’entendre sur des conclusions sur le thème de l’inflation énergétique. Leur appel à la coordination sur le Covid est démenti par les faits.
Le Sommet de Bruxelles s’est terminé un peu après zéro heure ce vendredi matin, avec une absence inattendue de conclusions sur le thème de l’énergie. Alors que les prix de l’électricité se sont envolés ces derniers mois, le président du Conseil, Charles Mi- chel, a certes souligné combien le dossier est important pour « les ménages et leur pouvoir d’achat » comme pour « les entreprises et leur compétitivité ». Le Belge a toutefois dû admettre que de fortes diver- gences ont empêché de parvenir à des déclarations à Vingt-sept. La Pologne notamment n’a pas été convaincue par une étude de l’Autorité européenne des marchés financiers selon laquelle il n’y a pas eu de manipulation ni de spéculation sur le marché européen du carbone dit ETS. Plusieurs pays, dont la France, continuent de demander une révision du marché de détail de l’électricité, de manière que les consommateurs puissent profiter d’un mix bas carbone, comme dans l’Hexagone.
Au sujet de l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la liste des énergies éligibles aux financements « verts », un sujet très sensible que la Commission européenne doit trancher d’ici mercredi prochain, Emmanuel Macron a rappelé, dans une presse de conférence commune avec Olaf Scholz – le nouveau chancelier allemand qui faisait jeudi son entrée au Conseil européen – que « le nucléaire n’est pas équivalent aux énergies renouvelables, mais c’est une source non intermittente de production d’électricité bas carbone ». Paris milite depuis des mois pour l’inclusion de l’atome, très majoritaire dans le mix électrique français, dans la fameuse « taxonomie » européenne.